Blog

Cheminement initiatique du Tarot de Marseille

Posté par:

Le Bateleur (I) est la première impulsion, le point de départ, le commencement du parcours.

C’est le coureur au début de la course, l’étudiant face à sa vie. Il réunit entre ses mains tous les instruments nécessaires pour faire le voyage.
On pourrait se hasarder à formuler l’hypothèse d’une division du parcours, puis par la similitude entre les chapeaux du Bateleur et de la Force qui pourraient représenter la première partie du parcours puis entre Le Pendu et Le Monde qui se présentent tous les deux sous la même position (debout avec une jambe repliée sur l’autre) mais inversés l’un par rapport à l’autre.
Le pèlerin commence son voyage et rencontre la Papesse (II).

Il se trouve de ce fait confronté à la connaissance spirituelle et à ses secrets.

Le livre ouvert sur les genoux de la Papesse concerne l’homme comme l’atteste sa couleur chair. D’ailleurs, si on place les deux cartes cote à cote, on constate que La Papesse est tournée vers le Bateleur, elle semble le regarder et elle tient son livre exactement au même niveau que la bourse qui est posée sur la table du Bateleur.

tarologue rennesEn continuant notre raisonnement on pourrait supposer que La Papesse se refléte dans le quatrième pied de la table qui n’apparaît pas sur l’image du Bateleur et qui de ce fait symboliserait le monde de l’invisible, monde sur lequel règne La Papesse.
Le Bateleur continue son parcours de la connaissance de l’univers et il rencontre l’Impératrice (III)…
…dont il prend l’intelligence et la vivacité intellectuelle, il obtiendra ainsi avec aisance le pouvoir, la puissance matérielle et spirituelle qui se manifestera dans l’Empereur (IIII) et grâce au Pape (V) sa puissance matérielle s’élargira au monde spirituel.

Puis, déçu de l’illusion du pouvoir, qui, matériel ou spirituel, ne constitue pas la véritable connaissance, il se trouvera confronté à des choix.

Un grand conflit intérieur le déchirera dans la carte de l’Amoureux (VI) .

C’est dans cette carte que l’on retrouve Le Bateleur en compagnie de deux femmes. Ces deux personnages semblent symboliser un choix que devra faire Le Bateleur entre la vertu ou la légèreté, à moins qu’il ne s’agisse d’un passage symbolisé par les deux femmes et l’ange dans le plan supérieur de la carte.

Quoiqu’il en soit, il sortira visiblement victorieux de l’épreuve comme le symbolise Le chariot (VII).

Ici Le Bateleur, possesseur des attributs royaux : la couronne et le sceptre, aura enfin acquis l’expérience du pouvoir et obtenu une reconnaissance méritée.

Cette première épreuve lui a donné une grande force et une grande énergie.

Il est très sûr de lui, mais n’a pas encore appris les limites et les interdits que lui inculquera La Justice (VIII). Il devra apprendre à contrôler sa fougue et ses impulsions, à se plier aux lois et respecter les règles sociales.

Suite à ce premier avertissement, il décide de commencer sa recherche initiatique avec L’Hermite (VIIII),

le pèlerin prend son bâton et dans la solitude et l’éloignement du monde, retraite voulue et jugée nécessaire, il commence sa méditation.

C’est un temps d’arrêt, le temps de se pencher sur soi et sur son passé, de faire son chemin intérieur. Ce repli est nécessaire pour se recentrer et découvrir le sens profond des choses qui échappent au premier regard.

C’est là, qu’il apprend que rien n’est jamais acquis…

… avec les aléas du hasard et du destin dont il est la victime, ainsi que l’implacable logique suivant laquelle toutes les choses évoluent avec La Roue de Fortune (X).

Suite à cette constatation et après avoir subi le cycle infernal de l’éternel recommencement, il possède suffisamment de Force (XI) psychique intérieure pour finir son cycle avec Le Pendu (XII).

Le deuxième cycle est bien plus difficile et dangereux que le premier.

Avec l’Arcane sans Nom (XIII), il fait l’apprentissage de la mort physique…

… pour apprendre à renaitre sous une autre forme spirituelle. Libéré de son corps et suite à la transformation qu’est la mort, il entame une période de lente mutation où il doit comprendre la vérité non pas telle qu’elle apparaît mais, dans son essence pure. Un immense sacrifice est nécessaire pour cela. Une fois qu’il a compris le chemin qu’il doit prendre, il connait la renaissance symbolique avec La Tempérance (XIIII).

Il fait ce travail avec son esprit, mais ce repos est de courte durée,

car il se trouve vite confronté à la bassesse de ses instincts les plus vils avec Le Diable (XV). Dans son égarement, il sera rappelé à l’ordre par La Maison Dieu (XVI). Il devra apprendre à résister aux tentations comme celles de l’orgueil et de l’ambition démesurée qui sera punie par le châtiment divin. Il recommencera tout à nouveau, en faisant table rase sur son passé.

C’est alors, qu’un guide apparaîtra…

…sous la forme de L’Etoile (XVII) qui lui permettra de commencer sa véritable construction et de naître ainsi enfin affranchi de toutes les vicissitudes du monde et des hommes.

Un dernier avertissement…

…lui sera cependant encore donné par La Lune (XVIII) avec le risque de la mort spirituelle et de l’inconscient. Ultime épreuve qu’il devra affronter et réussir pour mériter de se laisser réchauffer aux doux rayons du Soleil (XVIIII) et se régénérer, suite à une dernière épreuve celle du Jugement (XX) des hommes où il devra savoir assainir son monde intérieur et spirituel.

Il pourra enfin savourer une victoire méritée et se complaire dans la plénitude avec le Monde (XXI)

0