Vous avez acheté votre premier jeu et vous voulez sans plus tarder commencer à vous en servir, ce qui est tout à fait légitime. Après avoir consulté cet article et celui-ci qui expliquent quelle attitude adopter avec son jeu, des questions d’ordre « pratique » subsistent. Vous vous demandez par quel bout vous y attaquer, sans trop savoir où donner de la tête. Quels sont les modes de tirage les plus adaptés aux néophytes ? Dois-je lire les cartes uniquement droites ou dois-je d’amblée m’habituer aux significations renversées ? Comment mélanger les cartes ?
Je propose ici quelques éléments de réponses qui vous guideront pour vous mettre sur la route. Les conseils donnés ici valent aussi bien pour les tarots que pour les oracles. Bien évidemment, libre à vous, une fois ces bases acquises, de développer ensuite votre propre façon de faire en agrémentant le tout de « petits rituels » et autres. Ces indications ne reflètent que la base pratique commune à toute forme de tirage.
Quels tirages privilégier ?
En règle générale, on recommande au néophyte de démarrer par des tirages n’impliquant qu’un petit nombre de cartes. En effet, moins il y a de lames, moins on fatigue, et moins on a de mal à les lire individuellement et en association. Petit à petit, on aborde des tirages plus complexes qui emploient plus de cartes – parfois la quasi-totalité du jeu ! –, mais ceux-ci sont très fatigants et prennent un certain temps à analyser. Vous y viendrez progressivement, mais pour l’heure il s’agit d’obtenir de bons résultats à l’aide de tirages plus simples. On notera également que la complexité du tirage ne reflète pas son « efficacité », en cela que l’on obtient d’excellentes réponses, claires et précises, avec par exemple un tirage en croix ou en trois cartes. Un grand nombre de cartes donne des niveaux de lectures supplémentaires et permet d’explorer les situations plus profondément. Voici quelques indications de tirages en fonction de vos besoins.
Lorsqu’on tire les cartes, il est fréquent que le consultant cherche une réponse à une question précise ou qu’il veuille avoir des indices quant à l’évolution d’une situation. On peut alors lui proposer un tirage en croix (4 lames + 1) qui répondra à sa question, ou un tirage en trois cartes qui montrera l’historique de la situation qui le préoccupe.
Avec un peu d’expérience – lorsqu’on « maîtrisera » bien le tirage en croix –, on pourra en soumettre une version un peu plus complexe avec la croix celtique qui, en plus de répondre à la question posée, apporte des éléments supplémentaires et donne de précieux conseils sur les attitudes à adopter.
Il arrive aussi que le consultant n’ait pas de question précise à poser aux cartes, mais qu’il souhaite avoir une vue d’ensemble sur un domaine de son existence, sur les choses auxquelles il devrait être vigilant, etc.. Dans ce cas, on peut effectuer un tirage du prénom (attention, celui-ci requiert de couvrir le jeu au moins une fois et est donc un peu plus complexe que les autres, on y reviendra), ou un tirage des 12 maisons astrologiques.
Quelques remarques
Les tirages présentés dans les livrets accompagnateurs ne sont là qu’à titre d’exemple : ils ne limitent en rien les usages que vous pouvez faire de vos jeux. Certains de ces tirages ont certes été créés spécifiquement pour tel ou tel jeu (la grande image pour le Petit Lenormand, ceux présentés avec les Madame Endora’s Fortune Cards, etc.), mais rien ne vous empêche d’en effectuer d’autres ! La seule « contrainte » est de respecter l’esprit du jeu : si votre oracle ou tarot vise en particulier l’exploration du domaine spirituel, veillez à lui poser des questions en relation à ce domaine ! Gardez à l’esprit que ce qui se trouve dans le livret n’est qu’une « mise en route » et n’est là qu’à titre indicatif. Il serait donc dommage de brider un outil dont les possibilités sont infinies !
Inutile de vouloir courir avant d’avoir appris à marcher : dans un premier temps, évitez de couvrir vos cartes, cela ne ferait que vous embrouiller. Le tirage du prénom n’est pas compliqué en soi, mais il est un premier pas vers les tirages « couverts ». De même, lorsque vous commencerez à couvrir vos cartes, limitez-vous à une seule « couche », car plus il y en a, plus le tirage est difficile à lire. Au début, ne couvrez par exemple qu’une ou deux cartes pour obtenir des précisions supplémentaires, et habituez-vous à déchiffrer ces associations.
Rappelez-vous toujours qu’une carte, quelle que soit sa position, ne s’interprète jamais seule, mais en relation aux autres lames du tirage. Cela se révèle particulièrement utile pour les lames aux significations ambigües car cela permet d’avoir des éclaircissements quant au sens à leur donner.
Rappelez-vous aussi qu’un tirage, quelle que soit sa forme, est quelque chose de construit, obéissant à une structure interne. Ainsi, par sa position, chaque carte représente un élément bien précis. Il convient donc d’interpréter les lames en fonction de leur place au sein des tirages. Il s’agit d’un guide pour la lecture, qui indique à quoi se réfère chaque carte. Effectuer un tirage demande une certaine rigueur, ou du moins une certaine compréhension de « comment cela fonctionne ». On voit parfois des personnes qui disent « Voilà : j’ai tiré sept cartes, mais je ne sais pas les interpréter », sans avoir tenu compte des significations de chaque position, ou pire, qui ont juste tiré des cartes « comme ça », sans avoir de structure en tête… malheureusement, ce genre de tirage ne veut pas dire grand-chose, car il n’obéit à aucune convention. Il faut que l’interprète, avant même de mélanger le jeu, ait défini ce qu’il allait faire des cartes tirées.
La synthèse
Certains tirages, comme le tirage en croix, requièrent une carte de synthèse. On peut soit la calculer, soit tirer une carte supplémentaire. Voici les différentes façons de procéder :
1) Calcul par réduction théosophique : on additionne les numéros de toutes les lames du tirage puis on retire du résultat le nombre total de cartes contenues dans le jeu. Cette méthode s’emploie pour les jeux où les cartes sont numérotées.
Exemples de calculs :
Avec un tarot. Soit le tirage en croix suivant :
Exemple de tirage en croix
On additionne les lames : 12 + 4 + 13 + 17 = 46
Il n’y a pas de lame n°46 parmi les arcanes majeurs du tarot, il faut donc réduire. On ôte alors au résultat le nombre total de majeurs, soit 22, autant de fois que nécessaire pour obtenir un nombre se situant entre 1 et 22 : 46 – 22 = 24 => 24 – 22 = 2
La lame de synthèse pour ce tirage est la II, soit la Papesse. On la place donc au milieu, en position droite.
Avec l’Oracle Belline : on procède exactement de la même façon, mais au lieu de retirer 22 on retire 52.
Avec le Petit Lenormand : on ôte 36.
Avec la Triade : 57.
Etc.
2) Réduction par addition : comme précédemment, on additionne les valeurs des lames du tirage, mais au lieu de retirer un certain nombre au résultat si celui-ci est supérieur au nombre total de cartes dans le jeu, on additionne les chiffres du résultat.
Lorsqu’on couvre un tirage, il est possible pour couvrir la synthèse soit de combiner ces différentes méthodes, soit de se tenir à un seul mode de calcul en procédant par « couches ». On peut par exemple calculer de la même manière la synthèse de la première couche puis celle de la deuxième couche, ou bien obtenir la synthèse de la première couche par la méthode 1, puis la couvrir successivement par la méthode 2, puis 3. Ceci est une question de convention personnelle. Cela dit attention, car à trop couvrir, on risque de s’y perdre !
Si la carte de synthèse apparaît déjà dans le jeu, il faut en tenir compte et appuyer le message de la lame en question.
De l’usage des petits livrets accompagnateurs et des livres
Lorsqu’on débute, peut-on se limiter au livret accompagnateur ou est-il nécessaire de se procurer un livre écrit spécialement pour le jeu que l’on utilise (quand il en existe) ? Voilà une question souvent posée.
On trouve un certain nombre d’ouvrages consacrés à des jeux tels que le Petit Lenormand, l’Oracle Gé, la Triade, le Belline, les tarots de Marseille et de Waite, etc.
Il est vrai que les petits livrets accompagnateurs sont par nature (et par obligation) très succincts. Bien souvent, s’ils mettent le pied à l’étrier, on a l’impression d’en avoir vite fait le tour. Les significations y sont généralement données par mots-clés, droites et renversées quand le jeu le permet, mais elles sont rarement détaillées par domaines d’influence.
On est alors tenté d’aller voir du côté des livres, car on se sent bridé par le style télégraphique des livrets. S’il est toujours une bonne chose de réunir le plus d’informations possible sur les jeux que l’on utilise, au bout d’un moment on se trouve face au même type de problème qu’avec les petits livrets : on se sent comme enfermé, car limité par des significations et associations qui ne s’adaptent pas forcément à tous les cas de figure. Et pour cause : il est impossible de produire un ouvrage qui répondrait à tous les besoins, car chaque consultation, chaque configuration est unique. Par exemple, la même lame (ou la même association de cartes) signifiera une chose pour un consultant, et autre chose pour un autre, car chaque consultant étant unique, chaque situation est, par conséquent, unique.
Il s’agit donc non pas d’apprendre par cœur et de restituer sa leçon ensuite, mais plutôt d’acquérir la capacité d’adapter le message des cartes à chaque cas. D’où l’intérêt de passer du temps à observer chaque lame, à la décortiquer, à en détailler les symboles (quitte à utiliser une loupe !). On en dégage ainsi une infinité de couches d’interprétations que l’on devient capable de rattacher à n’importe quel cas de figure.
Loin de moi l’idée de dire « ne regardez pas dans les livres », mais si les consulter est très utile, il faut garder à l’esprit que les indications qu’ils fournissent ne sont que des points de départ. Ils sont nécessaires pour bien comprendre l’atmosphère d’un jeu et son fonctionnement, mais en ce qui concerne les cartes ils sont au final assez limitatifs.
Pour aller plus loin, mieux vaut donc étudier les cartes soi-même en identifiant leurs différents systèmes symboliques. Rien de tel pour élargir et approfondir sa connaissance d’un jeu et se l’approprier ! Cela prend beaucoup de temps et pas mal de patience, mais les résultats n’en sont que meilleurs. De toute façon, que vous vous serviez des petits livrets (qui permettent déjà de faire pas mal de choses) ou d’ouvrages spécialisés, vous en viendrez forcément à travailler le jeu par vous-même.
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2014