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Le Tarot, reflet de notre psyché

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Les réminiscences d’antiques superstitions obscurcissent la limpidité du Tarot. Déchirer ce voile d’illusions est une nécessité pour qui prétend se connaître. Sans fard, l’évidence de la puissance magique du Tarot s’impose. Le Tarot est le reflet de notre psyché.

Le Tarot est magique en ce qu’il reflète notre psyché, qu’il la figure par-delà nos impossibilités conscientes. Puissant révélateur de l’inconscient, il opère — parfois, à notre insu — aux profondeurs de notre être. Il s’insinue en nos lézardes, en nos fêlures, pour les exacerber jusqu’à la rupture et, ainsi, précipiter l’émergence de nos démons intérieurs. Au fil de ce processus d’incubation, nous nous transmuons, nous nous créons.

Ni blanc ni noir, le Tarot est ce que nous en faisons. Lui sommes-nous hostile, alors il se fera menaçant et brutal; au contraire, le recevons-nous avec une saine curiosité, et il se fera puissance créatrice. En cela encore, il est le reflet de notre inconscient que nous contraignons, si nous le [re]nions, à nous submerger jusqu’à la crise. Jusqu’à la prise de conscience, donc.

Certaines lames sont imprégnées d’une sulfureuse réputation. Je songe notamment à l’Arcane XIII, au Diable ou à La Maison-Dieu. Certains, en les voyant, dans un mouvement irraisonné, détournent le regard. Ne veulent pas voir. Ils arguent, sans comprendre, que ces cartes sont chargées de maléfices, sont annonciatrices de malheurs. Conditionnés par d’anciennes superstitions, ils ne peuvent pas — ils ne veulent pas? — comprendre que ce ne sont pas les Arcanes, qui sont effrayants, mais leur refus de se confronter aux ombres qu’ils révèlent. Les lames, qui nous dérangent, nous devrions patiemment, en des méditations, nous y confronter jusqu’à pouvoir les regarder sans ciller. Elles nous auront ainsi transformés.

L’étude du Tarot est une amplification incessante. Elle n’est ni une réduction caricaturale à quelques mots-clefs, à quelques schémas convenus et éculés, ni un dogme. Aussi, convient-il d’étudier les lames — toutes les lames! —, en ne négligeant pas les Arcanes mineurs, dans un mouvement de la carte aux symboles, des symboles à la carte. Et, patiemment, complexifier ce dialogue en créant des correspondances figuratives, symboliques, numérales, chromatiques, etc. entre les lames. Ainsi, se dégagent des structures; et avec elles des compréhensions insoupçonnées.

Le Tarot — comme la psyché — se comprend imparfaitement si nous prétendons l’observer, l’appréhender, au biais d’une logique causale. Son apprentissage est donc une invitation à [re]découvrir la puissance mentale d’une pensée paradoxale, c’est-à-dire d’une pensée, qui — ni binaire ni exclusive — , est complexe; où les contradictions ne s’opposent pas, mais se nuancent. Et cela nous le pouvons si, inspiré des anciens alchimistes, nous ne tendons pas à la vérité, mais à la Connaissance.

De conclure, enfin, ce liminaire par l’évocation d’un sage conseil — extrait d’Essai d’exploration de l’inconscient — de C.G. Jung à ses étudiants: Apprenez le plus de choses possibles sur le symbolisme. Puis oubliez tout ce que vous avez appris lorsque vous analysez un rêve.

Le Tarot exige la même rigueur.

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