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Le manipulateur pervers narcissique

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Le manipulateur pervers narcissique recherche le pouvoir dans ses relations, il est connu pour sa séduction narcissique grâce à ses attributs de pouvoir. Il manifeste, dans les premiers temps de la relation, une apparente sympathie, une recherche de points communs, une fausse attitude compréhensive et protectrice.

Ce rappel est indispensable car cela nous évitera de nous poser en victime qui voit des vilains manipulateurs pervers ou narcissiques partout, meurtriers de notre épanouissement et de notre bonheur. Il y a, ici, une auto-manipulation en forme de bonne excuse qui nous plonge sans oxygène dans le triangle de Karpman et nous dédouane de notre passivité face à ce qui nous déplaît dans nos propres vies. La plupart du temps, il s’agit de persécution (qui est remédiable avec un peu de travail d’estime de soi et d’affirmation de soi).

Tout cela est un calcul pour amorcer sa relation d’emprise sur l’autre. Ensuite, l’autre doit se conformer à tout ce qu’il veut et à tout ce qu’il pense, sans quoi, il est dévalorisé, culpabilisé, menacé. Il se croit parfait et ne se remet pas en question, par contre, il stigmatise l’autre pour ses imperfections en jouant sur ses valeurs morales. Il est en quête perpétuelle d’admiration, de reconnaissance mais ne sait pas aimer car il ne reconnaît pas l’autre dans sa différence.

Manipulateur pervers / Manipulateur narcissique

Les manipulateurs pervers/narcissiques ne représentent que 2 à 3% de la population. Les manipulateurs narcissiques (80% de ces 3%) ne s’en rendent pas compte et ont le sentiment d’agir “pour votre bien”, et les manipulateurs pervers (les 20% restant) prennent du plaisir à vous faire souffrir.

Il se distingue du précédent, car il est motivé par la volonté de destruction de l’autre dans son narcissisme afin de gonfler le sien. Il recherche l’emprise par le même jeu de séduction que le précédent, mais une fois l’emprise installée, il isole et harcèle sa victime jusqu’à ce qu’elle perde toute son énergie narcissique, tombe dans la dépression, la maladie psychosomatique ou jusqu’à ce qu’elle se suicide.

Le harcèlement se manifeste par des violences verbales et non verbales : insultes, dévalorisations, culpabilisation, menaces, chantage, mépris, langage paradoxal (les mots sont contredits par les gestes par exemple, ou bien deux phrases s’annulent successivement), haine, etc…

Il rend, par ces agressions, l’autre en colère, puis le culpabilise de cela. A l’extérieur, il paraît sympathique, moral, mais seul face à sa victime, il est violent et cherche à la détruire, d’où son aspect pervers.

Il se croit au-dessus des lois et n’éprouve pas de culpabilité, n’a aucune morale, aucun sens des interdits et ment malgré l’évidence. Il est dans le déni de l’autre qui ne peut être qu’une partie de lui-même indifférenciée, dans le déni de sa propre souffrance comme de celle de l’autre. Il ne se remet jamais en question, mais peut très bien jouer la comédie. Il est vide intérieurement, évoluant uniquement dans l’intellect et le calcul. Il instrumentalise l’autre qui n’est pour lui qu’un objet à exploiter, puis à jeter. Quand il a épuisé sa proie, il en choisit une autre. Quand celle-ci réussit à fuir, il en trouve immédiatement une autre.

Identification et degré de manipulation

Voici 30 comportements manipulatoires identifiés par Isabelle Nazare-Aga dans son livre « Les manipulateurs sont parmi nous ». 10 critères font une personne au comportement manipulateur, 15 un manipulateur avéré. Attention cependant, tout dépend aussi de la fréquence et de l’ampleur de ces attitudes. D’autre part, il est parfois difficile de porter un jugement objectif sur ce que nous subissons, aussi cette technique d’identification est donnée à titre indicatif. Si elle vous permet d’avoir des doutes substantiels sur le comportement éventuellement manipulateur d’une personne de votre entourage, il est alors fortement recommandé d’aller consulter un psy afin qu’il vous aide à poser un diagnostic sûr afin de déterminer la marche à suivre.

  1. Il culpabilise les autres au nom du lien familial, de l’amitié, de l’amour, de la conscience professionnelle.
  2. Il reporte sa responsabilité sur les autres, ou se démet des siennes (entre autre par le mensonge).
  3. Il ne communique pas clairement ses demandes, ses besoins, ses sentiments et opinions (et se pose en victime lorsque ceux-ci ne sont pas entendus/compris).
  4. Il répond très souvent de façon floue (“on verra”).
  5. Il change ses opinions, ses comportements, ses sentiments selon les personnes ou les situations (voir aussi 18).
  6. Il invoque des raisons logiques pour déguiser ses demandes.
  7. Il fait croire aux autres qu’ils doivent être parfaits, qu’ils ne doivent jamais changer d’avis, qu’ils doivent tout savoir et répondre immédiatement aux demandes et questions.
  8. Il met en doute les qualités, la compétence, la personnalité des autres : il critique sans en avoir l’air, dévalorise et juge (y compris au travers de faux compliments).
  9. Il fait faire ses messages par autrui (face aux personalités dominantes, il instrumentalise un tiers pour obtenir ce qu’il veut).
  10. Il sème la zizanie et crée la suspicion, divise pour mieux régner (par exemple au moyen de remarques qui sèment insidieusement le doute, ou distillées en fausses confidences).
  11. Il sait se placer en victime pour qu’on le plaigne (il peut faire passer son entourage pour des persécuteurs dont il est la malheureuse victime).
  12. Il ignore les demandes même s’il dit s’en occuper.
  13. Il utilise les principes moraux des autres pour assouvir ses besoins (“Toi qui as un grand sens de la famille, tu vas bien faire ça pour moi”).
  14. Il menace de façon déguisée ou pratique un chantage ouvert.
  15. Il change carrément de sujet au cours d’une conversation.
  16. Il évite ou s’échappe de l’entretien, de la réunion.
  17. Il mise sur l’ignorance des autres et fait croire en sa supériorité.
  18. Il ment (l’essentiel pour lui, c’est de maintenir le masque social et d’obtenir ce qu’il veut et le mensonge est un excellent moyen).
  19. Il prêche le faux pour savoir le vrai.
  20. Il est égocentrique.
  21. Il peut être jaloux (et couper l’autre/les autres de son/leur entourage social, pour mieux dominer et contrôler. Il n’aime pas, il possède).
  22. Il ne supporte pas la critique et nie les évidences (tout en critiquant fréquemment les autres).
  23. Il ne tient pas compte des droits, des besoins et des désirs des autres (seuls les siens comptent, y compris avec ses proches. En revanche, il exige l’inverse: voir 3 et 7).
  24. Il utilise souvent le dernier moment pour ordonner ou faire agir autrui.
  25. Son discours paraît logique ou cohérent alors que ses attitudes répondent au schéma opposé (exemplaire du “fais ce que je dis, pas ce que je fais”).
  26. Il flatte pour vous plaire, fait des cadeaux, se met soudain aux petits soins pour vous (Il rend ainsi redevable et cherche à générer la dépendance. Sa gentillesse apparente n’est pas gratuite, elle exige son retour dur investissement).
  27. Il produit un sentiment de malaise ou de non-liberté.
  28. Il est parfaitement efficace pour atteindre ses propres buts mais aux dépens d’autrui.
  29. Il nous fait faire des choses que nous n’aurions probablement pas fait de notre propre gré.
  30. Il fait constamment l’objet des conversations, même lorsqu’il n’est pas là.

Votre manipulateur personnel:

Dans la liste ci-dessus, combien de comportements lui reconnaissez-vous?
A quelle fréquence cette personne a-t-elle recours à ces attitudes?
Dans quelle mesure s’agit-il d’une manipulation modérée?
Dans quelle mesure s’agit-il d’une manipulation chronique?

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